De gauche à droite: Alain Décoppet, diacre protestant malvoyant, Marcel Chalaye, diacre non-voyant, du diocèse de Grenoble, Sœur Marie-Paule, Monastère des Bernardines, Colombier, Michel Siegrist, Ligue pour la Lecture de la Bible.
De gauche à droite: Alain Décoppet, diacre protestant malvoyant, Marcel Chalaye, diacre non-voyant, du diocèse de Grenoble, Sœur Marie-Paule, Monastère des Bernardines, Colombier, Michel Siegrist, Ligue pour la Lecture de la Bible.

Parmi les célébrations œcuméniques de la Parole qui ont lieu chaque mois à la Cathédrale de Lausanne, celle du 2 mars 2014 avait une coloration toute particulière. En effet, on y fêtait la sortie du Nouveau Testament de la TOB 2010 sur CD audio MP3, une coproduction de la Mission Évangélique Braille (Vevey), de L’Étoile sonore (Collombey) et de la Fondation La Cause (Paris), auxquelles étaient associées la Société biblique suisse et la Ligue pour la Lecture de la Bible.

Cette célébration est en effet à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de l’œcuménisme: elle montrait l’unité des 3 coproducteurs qui pour la première fois avaient unis leurs efforts pour l’édition de ce CD biblique. Par la même occasion, on marquait la parution, volume par volume, de la même TOB, mais en braille. Celle-ci comptera plus de 40 classeurs A4 sur 4 mètres de rayonnage! Un grand événement donc pour les handicapés de la vue, réunis ce dimanche pour exprimer leur reconnaissance.

Parmi les intervenants non-voyants, un organiste de Lyon qui a joué avec brio un prélude et fugue de Bach, un auteur-compositeur qui a interprété lui-même en s’accompagnant au piano, deux chants de sa composition. Deux diacres handicapés visuels ont également officié: l’un, protestant, a lu l’Évangile en braille, l’autre, catholique, confessé la foi de l’Église. Pour ceux qui n’avaient jamais vu un aveugle «lire» du braille, ce fut un moment fort de la célébration.

Dans sa prédication, le pasteur Alain Deheuvels a rappelé par quelques dates phares comment la Bible nous rassemble tous, au-delà des cultures et des frontières: Esdras, qui, en 536 avant notre ère, retrouve la Torah après l’exil à Babylone et la lit devant le peuple en liesse, Gutenberg, premier imprimeur à rendre la Bible enfin accessible au peuple, la découverte, en 1947, des manuscrits de la Mer morte qui viennent confirmer l’authenticité des textes de l’Ancien Testament. Et de nous rappeler que la joie du Seigneur est notre force, que Jésus est présent dans nos handicaps, quels qu’ils soient, les visibles comme ceux que nous seuls connaissons.

Rendre la TOB accessible aux handicapés de la vue et à ceux qui éprouvent des difficultés à lire, c’est leur permettre de bénéficier des dernières découvertes linguistiques, historiques et textuelles relatives à la Bible.

Malgré tant de déchirures dans nos vies et dans l’histoire, la lecture de la Bible nous appelle à vivre l’unité en Christ, à expérimenter les larmes qui purifient, à vivre la joie du pardon et, dans un esprit de fraternité, à l’écoute de son message, à dire tous ensemble «Amen».

Olivia Manderson, chroniqueuse

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