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La chorale Dynamis dans la cathédrale, le 3 juin 2012

Les célébrations de la Parole dans la cathédrale de Lausanne sont des moments forts de rencontre avec le Christ vers lequel converge une même aspiration à l’unité les uns avec les autres, chrétiens de toutes les Eglises. Le dimanche 3 juin dernier, le thème de la réconciliation a été proposé par la Fédération romande d’Eglises évangéliques (FREE) durant une célébration qui a rempli en grande partie ce lieu phare de la vie de l’Eglise locale.

« Au cœur de chaque Eglise cohabitent des choses anciennes et des choses nouvelles, dit au nom de la Communauté des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud (CECCV) le pasteur Jean-Jacques Meylan, président de la CECCV et lui-même membre de cette Eglise. Nous recevons ces deux héritages pour mieux témoigner de notre vocation chrétienne. La FREE exprime aussi cette sensibilité du nouveau et de l’ancien d’où elle tire un trésor. »

Jean-Charles Moret, secrétaire général de cette fédération d’Eglises, rappelle le Réveil spirituel de Genève en 1815, qui a touché Louis Curtat, pasteur de la cathédrale de Lausanne d’alors. Il a mis sur pied des études bibliques que le Conseil d’Etat interdira en 1824. Certains bravèrent cette interdiction et firent de la prison. Ces tensions ont conduit à la constitution de la première Eglise indépendante fondée, quelques années après, par le pasteur Charles Rochat.
Réconciliation entre luthériens et anabaptistes.
Dans le chœur de la cathédrale, un pont a été construit sur lequel ont été déposés des symboles de communion : un pain, une coupe, une croix et une bougie. Ceci a permis au prédicateur du jour, le pasteur Claude Baecher d’appuyer sa méditation sur la réconciliation, tirée du Sermon sur la montagne. « La réconciliation est prioritaire sur tout autre programme. Si le conflit est normal entre personnes qui doivent travailler ensemble, il revient à chacun de jeter les bases de ponts pour améliorer les rapports, et non de dresser des barrières ». Le pasteur de l’Eglise de Villars de Lausanne est d’origine mennonite. Le mois dernier il a participé à une cérémonie de réconciliation en Allemagne entre luthériens et anabaptistes (les ancêtres des mennonites) lesquels avaient été durement persécutés au 16e siècle : « J’ai été très touché qu’un évêque luthérien demande pardon pour la persécution des anabaptistes…Jésus n’est pas venu construire des barrières mais poser des ponts. Bénis soient ceux qui gagnent non pas des guerres mais la paix ».

« Va d’abord te réconcilier ! »
L’essentiel de sa méditation porte sur le fameux texte où Jésus appelle à la réconciliation : « Va d’abord te réconcilier » (Mat.5.24). « Il n’y a rien de plus chrétien que de donner priorité à la relation. Cet envoi de Jésus à chercher la paix avec tous est sur le même plan que l’envoi en mission. Soyons en paix avec tous, pour autant que cela dépende de nous…Et cela dépend souvent de nous. Si Jésus a fait le premier pas, nous devons le faire aussi. » « Nous croyons en un Dieu passionné de relations qui vit une communion trinitaire. Nous partageons également cette passion, car Il nous a fait à son image ».
Suite à cette célébration, pendant laquelle ont été rappelées les tensions religieuses du 19e siècle qui ont conduit à la formation des Eglises libres, voilà une réflexion personnelle : « sans doute serait-il nécessaire, un jour ou l’autre, de revenir sur cette histoire douloureuse afin de guérir les mémoires blessées et de jeter les bases d’un pont d’une vraie réconciliation au sein du protestantisme dans le canton de Vaud ».

Enfin cette belle célébration a été animée par le groupe musical de Guy Barblan, directeur de l’école de musique Psalmodia et par la chorale Dynamis, de l’Eglise évangélique de la Passerelle à Vevey.

Martin Hoegger

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