crisevaleur
Xavier Paillard et Charles Morerod. Pully-Chamblandes. 24 janvier 2013,

Le pasteur Xavier Paillard et Mgr Charles Morerod, ont fait salle comble, lors de la conférence débat organisée sous l’égide de la Société vaudoise de théologie sur le thème « Crise des valeurs, crise de l’Eglise ». Ces deux voix ont voulu mettre en évidence les raisons de la crise des valeurs dans notre société et dans nos Eglises. Chaque interlocuteur a répondu à une question posée par l’autre. Un regard croisé sur les défis des Eglises aujourd’hui. 

Pour Mgr Morerod, qui a ouvert les feux, les raisons de cette crise sont anciennes. Il faut les chercher dans ce qui est appelé la post-modernité, marquée par une perte de la confiance dans les modèles politiques et religieux. Une société marquée par l’individualisme, l’hédonisme, la consommation dans laquelle l’esprit communautaire s’est beaucoup perdu.

« Nous comptons sur vous dans un monde d’immédiateté : tout… tout de suite, partout et pour tous » a renchéri Xavier Paillard en citant le conseiller d’Etat Philippe Leuba. Les Eglises doivent être porteuses d’une parole qui transcende un monde en crise. Les gens ont besoins de redécouvrir les racines et les repères. Le défi s’est déplacé dans le relationnel. L’enjeu de la formation des femmes et des hommes d’Eglise est pour lui essentiel. Aujourd’hui grâce aux réseaux sociaux on est on contact avec des amis qui se trouvent à l’autre bout du monde, mais on ne connaît pas ses voisins de palier. Il s’agit de repenser le lien social et de tenir compte des nouveaux réseaux d’appartenance.

« Comment invitez-vous à la conversion ? »

Telle a été la question posée à Xavier Paillard par son interlocuteur. Pour lui la conversion est rarement soudaine. Elle est bien souvent un long processus du doute vers la foi. Appeler à la conversion, c’est inviter à faire place à Dieu dans la vie, à donner une place à la dimension spirituelle  de l’être humain.

« En tant qu’Eglise où la médiation des clercs est indispensable,  comment gérez-vous la crise des vocations ? »

A cette question posée par X. Paillard, Mgr Morerod répond que la médiation des clercs est nécessaire dans la vie de l’Eglise catholique, mais depuis le Concile Vatican II, nous avons davantage pris conscience que toute la communauté est partie prenante dans l’annonce de l’Evangile. C’est dans sa vie que naissaient les vocations. La crise est une crise de la vie chrétienne. Or, dans les moments de crise il ne faut pas changer les signes ni les références.

Nos Eglises ont vécu un énorme rapprochement. Nous avons constaté que ce qui nous rassemble est bien plus important que ce qui nous sépare encore. Nous avons également pris conscience de nos différences. Il s’agit de chercher les pas qui sont encore à faire pour poursuivre le chemin œcuménique. Nous cheminons ensemble, côte à côte. Comme dans l’image des rails des chemins de fer, nous savons que les rails s’unissent dans l’infini. Nous aimerions seulement que cela puisse arriver un peu avant la parousie.

Paulino Gonzalez

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