peremartinLors de la dernière rencontre du comité de la Communauté des Églises dans le canton de Vaud, le Père Martin (de Caflish), représentant de l’Église orthodoxe russe, a partagé cette méditation, au moment où il se retire du comité après plus de 10 ans de participation.

Mes amis,

Aujourd’hui, après tant d’années de collaboration, c’est ma dernière participation à ce comité, comme représentant orthodoxe à l’exécutif de la CECCV. Il m’a donc semblé profitable de faire de ce moment de réflexion et de méditation, une occasion d’action de grâce et de témoignage de ce que devrait être à mes yeux l’action de notre forum au service de l’exigence d’unité que requiert le nom même de « chrétien » que nous revendiquons.

Or, nous devons comme préalable réaliser que notre travail ici n’a de sens, et ne fait sens, que si notre regard intérieur devient tout entier spirituel et non plus charnel, pour suivre l’enseignement de saint Paul. Pour faire court et simple, il faut qu’en tout temps, à chaque instant, dans nos pensées, nos paroles et nos actes, ce soit le Christ qui vive en nous.

Pour ce faire, il faut que nous fixions notre regard sur celui du Sauveur afin de ne pas imiter saint Pierre qui s’en détourna sur la mer déchaînée de Galilée. Car si par malheur c’en était le cas, notre action ici serait vide et stérile. Nous devons nous mettre à l’école du Christ, du Dieu-homme : Lui le Tout-puissant, le Verbe fait chair, se fait humble, s’abaisse jusqu’à la mort. L’homme de douleur est devant nous. Parmi Ses plaies, il y a notre orgueil, la trahison de notre vocation (qui est de faire eucharistie de tout), la place que nous avons faite à l’esprit de révolte, œuvre du Diviseur, et qui nous laisse tout meurtris et moribonds au bord de la route.

Appelés à la vie

Nous sommes appelés à la Vie. Nous devons nous tourner vers elle, c’est-à-dire vers Dieu qui est Vie. Ainsi on comprend ce qu’est l’Église : un organisme vivant, divino-humain. Elle n’est pas une création humaine, elle est de toute éternité, car c’est le Corps même du Christ-Dieu. Elle n’est pas Une par l’addition de nos soi-disant diversités, elle est Une, parce qu’elle est Vérité. Cela exige la conversion de nos cœurs. Nous ne pouvons vivre sans elle, en dehors d’elle.

Par notre baptême nous sortons du carcan du temps pour entrer dans l’éternel présent de Dieu. Voilà pourquoi mon désir est ardent de vivre en communion avec le Seigneur, avec les anges Ses serviteurs, la Mère de Dieu et tous les saints. Ils sont nos amis, parce qu’ils sont porteurs du Christ. Nous leur sommes semblables par notre prière fervente, par notre vie de piété, notre pratique de l’amour du prochain et notre pratique sacramentelle. Nous sommes « un » avec eux, parce qu’eux et nous sommes « un » avec Lui.

Il n’est pas question ici de vie morale, mais de vie divine donnée en partage « ici et maintenant ». Quelle dignité, quelle beauté, quelle joie de se sentir frères du Christ Jésus. Combien donc devenons être conscients de notre responsabilité en tant qu’hommes, en tant que baptisés. Combien devons-nous trembler de respect et d’amour devant les choses saintes. En cela, souvenons-nous toujours que sur la croix, le Seigneur nous a confié Sa Mère et nous a recommandés à elle.

Que nos cœurs s’élèvent en une prière pure d’oblation devant le trône céleste. Puissions-nous offrir le monde entier, les temps et les époques, les joies et les peines. Puissions-nous devenir nous-mêmes sacrifice parfait. Au Nom du Père, et du Fils, et du saint Esprit. Amen.

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