La cathédrale de Lausanne a résonné de chants en mandarin et cantonais au soir de cette belle journée de printemps. Dès l’entrée, la joie et le sourire ont imprégné ce rendez-vous mensuel, où les diverses Eglises de la cité de l’arc lémanique sont invitées à tour de rôle. Ce soir, c’est la « Chine missionnaire » qui témoigné de la vitalité de l’Evangile.
La communauté chrétienne chinoise est présente depuis 1984 à Lausanne. «Au début, je participais au culte de l’Eglise réformée de Sévelin, où j’invitais des compatriotes et traduisais le sermon du pasteur. Puis nous avons commencé à célébrer le culte en mandarin et en cantonais », se rappelle Gordon Kwok Tung Kan, son responsable. La communauté a grandi et aujourd’hui, chaque dimanche matin, une centaine de personnes participent au culte, toujours dans le même temple de Sévelin. Une fois par mois un culte bilingue est vécu en commun avec la paroisse réformée. Une autre communauté, en lien avec l’Action biblique, est active plus particulièrement parmi les étudiants de l’université. Dès cette époque le pasteur Li Chung Tsao, de Taïwan, a animé chaque année une retraite d’une semaine. Il a été invité à apporter la prédication de ce soir. C’est pour lui comme un retour aux sources, car son Eglise a été fondée par un pasteur appenzellois. « Nous avons été bénis par la Suisse, par tous les chrétiens qui ont vécu et transmis l’Evangile. Aujourd’hui, je suis parmi vous comme un fruit de votre mission ».
Le sens des difficultés de la vie.
Le thème de son message est centré sur le sens des catastrophes et des souffrances. Un thème d’actualité après les tremblements de terre, les tsunamis et « Fukushima ». Annoncent-elles les derniers temps, comme certains voudraient nous en convaincre ? En lisant l’histoire, L. Tsao constate que l’Eglise se développe rapidement après de grandes difficultés. Ainsi l’Eglise de Chine est aujourd’hui celle qui grandit le plus rapidement, après avoir vécu des temps très difficiles. De même le tremblement de terre de S. Francisco en 1906 a été suivi par le mouvement pentecôtiste. Les catastrophes peuvent donc conduire à Dieu. D’autre part, selon la Bible, la fin des temps sera une initiative divine, non la conséquence de l’attitude humaine ou d’une catastrophe.
Plusieurs attitudes sont possibles devant les difficultés, mais Jésus nous dit qu’elles sont un moyen que Dieu utilise pour nous bénir. L. Tsao affirme : «Benoit XVI a enseigné qu’il n’y a pas d’amour sans souffrance. J’ajouterai que les difficultés sont un cadeau de Dieu, car elles nous enseignent et nous conduisent vers lui. Si nous mettons Jésus à la première place, nous avons un trésor et découvrons le plus important».
A la fin de ce beau moment, le pasteur Daniel Kok-Keong Yap de Berne, a prononcé la prière d’intercession, introduite par un témoignage personnel : « C’est grâce à un chrétien suisse qui m’a donné une Bible et invité chez lui, que suis devenu chrétien. Je souhaite que dans l’Eglise de Suisse, les chrétiens puissent partager l’Evangile avec tous, et particulièrement avec ceux qui viennent d’ailleurs » !
La Chine en mission
La célébration s’est conclue par ce chant – «La Chine en mission », qui exprime le désir de témoignage de nos frères et sœurs chinois : « Il y a une sorte d’amour qui résonne comme le bruit continu des insectes en été et se répand comme la soie que produisent sans relâche les vers du printemps. Il y a une voix qui me pousse à aller courageusement de l’avant ; c’est le Saint Esprit qui conduit mon cœur. J’avance vers Jérusalem ; qu’il vente, gèle, neige ou pleuve, ma volonté n’en est que plus déterminée. Je veux annoncer le nom du Seigneur, affirmer la victoire du Royaume de Dieu. J’avance avec une mission, celle de réveiller la Chine endormie, même au prix de ma vie, sans jamais regarder en arrière. J’avance avec une vision, celle de voir une Chine missionnaire annoncer l’Evangile aux extrémités de la terre ».
Ce soir-là, dans une cathédrale bien remplie, la « Chine missionnaire » nous a transmis un Evangile de joie et de vie !
Martin Hoegger
