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Le choeur Jubilate Deum, cathédrale de Lausanne, 6 mai 2012

Le chœur Laudate Deum a servi par son art une interprétation des « Vêpres » de Sergueï Vassilievitch Rachmaninov, sous la direction de Mme Catherine Berney. Elles furent données dans le cadre des Célébrations mensuelles de la Parole, sous forme de « Concert spirituel » ponctué de prières et de méditations par le P. Martin de Caflish, prêtre de l’Eglise orthodoxe russe.

Le Père Martin, supérieur du monastère orthodoxe de la Sainte Trinité à Dompierre, a accueilli l’assemblée au nom de la Communauté des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud (dont il est membre du comité). Il rappelle que le « Concert Spirituel » fut une institution parisienne dont l’existence courut de la fin du XVIIe siècle jusqu’à la fin du XVIIIe. On y entendait des pièces de musique sacrée peut-être moins adaptées à un usage strictement liturgique, et néanmoins destinées à l’édification spirituelle des gens de ce temps.

Pour Rachmaninov la dimension spirituelle de la musique avait une grande importance. Il a composé plusieurs pièces religieuses et les « Vêpres », données pour la première fois par le Chœur synodal de Moscou en 1915, furent certainement les plus populaires. La caractéristique de cette œuvre est qu’elle intègre des chants traditionnels, qui dominent l’harmonie.

C’est l’œuvre du compositeur où les sentiments religieux s’expriment le plus. Considérée comme un sommet de la musique sacrée russe, elle fit, dès le premier concert, une profonde impression sur les auditeurs.

Ce fut aussi mon sentiment durant ce moment, « un moment où l’âme se rend disponible à ce qui la dépasse », comme l’a dit avec à propos le P. Martin. A la fin des « Vêpres » l’assemblée était  – mutatis mutandis – un peu dans le même état d’esprit que les émissaires du prince Vladimir de Kiev  envoyés  à Constantinople – c’était il y a plus de 1000 – pour participer à la célébration de la Divine liturgie à l’Eglise de Sainte Sophie. De retour chez eux ils racontèrent au prince : « Nous ne savions pas si nous étions au ciel ou sur la terre, car nulle part sur la terre, il n’existe une telle splendeur ou beauté. Nous ne pouvons décrire ce que nous avons vu : tout ce que nous savons, c’est que Dieu était là parmi les hommes et que leur louange dépassait tout ce que nous avons vu ailleurs. Nous ne pourrons jamais oublier cette beauté » !

Oui, comme l’a dit le P. Martin, à la fin de cette inoubliable célébration, nous avons vécu « un pèlerinage qui nous a fait passer des ténèbres de la nuit à la lumière du matin de Pâques. Le Christ est Ressuscité ! Puisse cette acclamation nous accompagner sur le chemin de notre vie et faire notre joie! »

Martin Hoegger

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