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Le groupe œcuménique au monastère de Ballamand

Le but de ce voyage au Liban organisé par la Communauté des Églises chrétiennes dans le canton de Vaud (octobre 2012) était d’aller à la découverte de diverses communautés et personnalités engagées, chrétiennes en priorité, mais aussi  musulmanes. Ce voyage a été d’une immense richesse. Ainsi en une dizaine de jours, ce ne sont pas moins d’une trentaine de rencontres et de visites qui ont été effectuées par ce groupe composé de 18 personnes  provenant de 6 confessions chrétiennes (évangélique-réformée, catholique-romaine, russe-orthodoxe, apostolique-arménienne, maronite et évangélique-baptiste).

* Par Maryse Burnat-Chauvy.

Le but de ce voyage au Liban organisé par la Communauté des Églises chrétiennes dans le canton de Vaud (octobre 2012) était d’aller à la découverte de diverses communautés et personnalités engagées, chrétiennes en priorité, mais aussi  musulmanes. Ce voyage a été d’une immense richesse. Ainsi en une dizaine de jours, ce ne sont pas moins d’une trentaine de rencontres et de visites qui ont été effectuées par ce groupe composé de 18 personnes  provenant de 6 confessions chrétiennes (évangélique-réformée, catholique-romaine, russe-orthodoxe, apostolique-arménienne, maronite et évangélique-baptiste).

Des exposés, suivis de questions, des temps d’accueil et de repas, participation à des offices, des rencontres avec des personnes chaleureuses et bien informées, vivant sur le terrain depuis de nombreuses années, et toutes avec ce même souci d’ouverture et de dialogue. Et aussi cette même joie à nous accueillir et nous faire découvrir leur vécu. Ainsi nous avons rencontré des enseignants en théologie, des prêtres, mais aussi, des personnes engagées dans l’action sociale (Focolari) et même écologique (projet A Rocha). Nous avons écouté, dialogué, chanté aussi ou écouté chanter, avons participé (en particulier le dimanche) à des cultes ou messes. Nous avons aussi touché du doigt des aspects du dialogue des chrétiens avec l’islam et les musulmans, et avons recueilli des impressions concernant ce qui se passe sur le plan politique au Proche et Moyen Orient (printemps arabe), en particulier lors d’un moment passé avec Mme Ruth Flint, ambassadrice de Suisse au Liban.

Ce voyage nous donna aussi chaque jour l’occasion de vivre  dans le cadre de notre groupe des temps de méditation et de lectio divina avec des textes bibliques évoquant des récits se situant au Liban. Occasions de partage et d’approfondissement spirituels. Occasions aussi de nous mieux connaître sur le plan de nos diverses confessions. Les trajets en car nous ont permis de prendre du temps pour parler de ce que nous vivons dans nos diverses églises en Suisse, de nos expériences, idées, difficultés et ainsi de prendre encore mieux conscience, si c’était nécessaire, de notre solidarité dans un engagement qui nous est commun au service du Christ.

Persévérer dans le dialogue

En ce qui me concerne, ce voyage m’a enrichi bien plus que ce que j’avais pensé au moment de m’y inscrire. J’imaginais bien récolter quelques informations et découvrir un beau pays, vivre une aventure œcuménique intéressante et stimulante. Mais c’est sur le plan humain que les rencontres m’ont surtout enrichie. J’ai vu des personnes qui avec finalement peu de moyens financiers, au nom de leur foi et dans un grand esprit d’ouverture essaient avec courage d’améliorer le vécu de leurs concitoyens (action sociale des églises), persévèrent dans le dialogue sur le plan œcuménique et interreligieux, et cela avec une grande exigence, beaucoup d’écoute et en même temps de fidélité à leur propre tradition.

Dans un pays où l’appartenance à une communauté religieuse est beaucoup plus importante que chez nous, ce souci de toujours aller vers les autres, de ne pas se décourager, de toujours reconstruire le dialogue et les relations, même après des guerres et pas mal de souffrance a suscité mon admiration. En tant que chrétiens engagés ici en Suisse, dans notre pays qui commence, depuis peu finalement, à vivre une dimension interculturelle et interreligieuse de plus en plus forte et où se font jour souvent des peurs de l’autre, de la xénophobie basée sur des préjugés et une méconnaissance de celui qui vient d’ailleurs, nous avons à apprendre d’un pays qui vit  depuis longtemps la cohabitation de chrétiens de nombreuses dénominations différentes et de musulmans (cette situation est séculaire au Liban), et qui sait ne pas céder à la tentation du sectarisme et de l’exclusion.

L’œcuménisme et le vécu interreligieux au-delà de la diversité des croyances et des pratiques font là-bas partie du quotidien. Il est vrai que nous avons peut-être eu la chance de rencontrer des personnes particulièrement remarquables dans ce domaine, mais elles existent et rayonnent. Nous allions pour marquer notre solidarité avec nos frères et sœurs de ce pays, et nous avons reçu je pense à notre tour et tout autant un encouragement. Le souvenir de ces rencontres reste pour moi, une stimulation, et, osons le dire, un modèle.

* Maryse Burnat-Chauvy est pasteure dans l’Eglise évangélique réformée du Canton de Vaud, à Lausanne.

pdf Rapport du voyage

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