Une fête mariale
L’Eglise orthodoxe érythréenne dans les rues de Lausanne, lors de sa fête annuelle

 

 

* Par Martin Hoegger

Membre de la Communauté des Églises chrétiennes dans le canton de Vaud, l’Église orthodoxe érythréenne passe à travers un temps difficile. Depuis dimanche dernier 27 mars, elle n’a plus de lieu de culte et toujours pas de prêtre pour l’accompagner.

Forte de plus de 250 membres, cette communauté est présente à Lausanne depuis une dizaine d’années. Elle a célébré sa dernière liturgie dans le temple protestant de Saint Luc à Lausanne, le 27 mars dernier, car la commune a décidé de transformer ce sanctuaire en un centre socioculturel. Et elle ne sait pas encore dans quelle église les prochains cultes pourront se tenir. « Cela inquiète beaucoup nos fidèles, qui ont un fort taux de pratique. Nous ne voudrions pas que cette situation nous conduise à en perdre quelques uns », affirme Abraha Woldehaymanot, son responsable.

Actuellement, il y a deux prêtres orthodoxes érythréens en Suisse, à Genève et Berne. Celui de Berne s’occupe de toute la Suisse allemande, et celui de Genève de la Suisse romande. Mais ce dernier est débordé devant les besoins de cette communauté. Pour le décharger, la communauté fait venir des prêtres de Francfort et de Bologne, ce qui entraîne des frais considérables pour un budget très modeste. C’est pourquoi, l’Église a fait une demande auprès du service de l’emploi de l’État de Vaud afin d’avoir la permission de bénéficier des services d’un second prêtre, venant directement de l’Erythrée. Mais – un malheur ne vient jamais seul – cette demande a été refusée, vendredi dernier.

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27 mars 2011, Temple de Saint Luc, Lausanne. Dernier culte de l’Eglise érythréenne.

« Pour nous, un prêtre n’est pas seulement indispensable pour célébrer la liturgie et les sacrements, mais il est aussi un conseiller et une référence morale. Quand nos fidèles ont des problèmes, ils ne vont pas chez un psychologue, mais ils recherchent l’appui d’un prêtre, si possible dans une Église, en présence des icônes, devant Dieu à qui ils peuvent ouvrir leur cœur. De même lorsqu’ils sont malades, la présence d’un prêtre est pour eux indispensable. Sans prêtre on ne peut rien », remarque A. Woldehaymanot.

A la fin du culte, le pasteur Martin Hoegger, secrétaire de la CECCV a apporté un message de confiance et de solidarité de la part de la Communauté : « Quand un membre souffre, tous souffrent avec lui. Je connais votre inquiétude et nous la partageons. Vous pouvez compter sur la prière des membres de notre communauté fraternelle », a-t-il dit devant une nombreuse assemblée.

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